Planning Média présent à l'événement Immédia 2022

Immédia 2022 - Impact local et écoresponsable de la publicité

Le 22 septembre dernier avait lieu au Marriott Château Champlain l’événement Immédia propulsé par l’A2C, soit l’Association des agences de communication créatives. Agences, annonceurs et médias s'étaient regroupés afin d’en apprendre plus sur les pratiques actuelles et futures des médias. J’ai donc eu la chance d’assister à plusieurs conférences et panels qui ont effectivement confirmé certaines tendances (si ce n’est pas déjà fait, migrez à Google Analytics 4 tout de suite ! ), mais qui ont également éveillé plusieurs questionnements sur le futur. 

C’est principalement sur ce dernier aspect que j’aimerais attirer votre attention, car trop souvent on oublie l’impact de nos décisions dans le choix de nos fournisseurs et partenaires lorsque vient le temps de créer des stratégies publicitaires.

L’empreinte carbone laissée par la publicité numérique

La journée a commencé en force avec la conférence de Brian O’Kelley, Co-Fondateur de AppNexus en 2007 et présentement Co-Fondateur de Scope3, une entreprise qui mesure l’impact carbone de la publicité numérique. Sa présentation Abstract: The Time to Act is Now: The Rise of Green Media and the Future of Sustainability in Digital Advertising, n’a laissé personne indifférent et a suscité beaucoup de réflexions.

Publicité numérique et écologie, alors voilà un lien que je n’avais encore jamais fait! On tient souvent pour acquis que la publicité en ligne est beaucoup plus écologique que la publicité plus traditionnelle comme les journaux ou les publicités de panneaux d’affichage par exemple. Ces derniers requièrent de l’essence pour faire les livraisons de matériel, en plus d’utiliser du papier pour imprimer les publicités. On suppose donc facilement qu’ils sont beaucoup moins «vert» que les publicités numériques, mais qu’en est-il vraiment ?

En fait, la publicité numérique, principalement la publicité programmatique, peut avoir une empreinte carbone non négligeable. En fait, tout ce qui requiert une puissance importante de la part de serveurs informatiques a un impact considérable sur l’environnement. En effet, c’est 3 à 4% de l’électricité mondiale qui est utilisée pour tout ce qui est relié à l’internet. De plus, selon Scope3, c’est environ un gramme de carbone qui est produit chaque fois qu’une impression est livrée.

Comme la publicité programmatique demande la mise en connexion de plusieurs serveurs côtés DSP et SSP (consultez notre article sur la programmatique pour en savoir plus!), afin de servir une annonce à un utilisateur, c’est une des formes de publicité numérique qui a l’empreinte carbone la plus importante.

Comment réussir à être plus écoresponsable dans nos dépenses média?

Être plus informés sur les fournisseurs que nous utilisons et tenter de prioriser des fournisseurs locaux peut faire une grande différence. Plus l’on fait des choix locaux, moins l’impact de carbone est grand. 

Également, il est possible de choisir de l’inventaire ayant un impact de carbone moindre. Par exemple choisir de l’inventaire publicitaire qui ne permet pas un rafraîchissement automatique, de l’animation ou des vidéos qui sont les trois éléments avec la plus grande empreinte carbone.

Pérennité et investissement local

L’investissement local et la pérennité des modèles publicitaires ont été au cœur de cette journée de présentation puisque plusieurs conférences y ont été consacrées en après-midi. À commencer par la présentation de Patrick Hotte, Vice-Président, Québec à l’Association canadienne des annonceurs (ACA) qui nous a présenté les avancées du Comité sur l’évaluation multimédia qui a pour but de superviser des mesures uniformisées au Canada pour répondre aux besoins des annonceurs.

Ce comité fait partie d’un plus grand mouvement international, soit la WFA (World Federation of Advertisers) dont l’objectif est d’unifier les pratiques à travers le monde et de faire perdurer les modèles publicitaires dans le temps.

Une autre conférence qui a grandement retenu mon attention est celle de Dominique Villeneuve de A2C et Luis Areas de Cartier sur l’impact du Mouvement Média d’ici. Ce mouvement vise à accroître les investissements numériques locaux. Un indice d’adoption des médias locaux a été mis en place soit l’IMI et les deux présentateurs ont fortement incité les agences à l’ajouter à leurs plans média afin de démontrer leur engagement à conserver une part des investissements dans les médias d’ici.

En effet, suite à l’important virage numérique des médias depuis plusieurs années, c’est maintenant plus de 50% des budgets publicitaires qui sont redirigés vers les plateformes numériques avantageant grandement les géants de l’industrie comme Google et Facebook. De ces placements publicitaires, seulement 14% seraient alloués aux médias d’ici.

Le guide pour des pratiques médias responsables a donc été mis en place pour les professionnels de l’industrie tant au niveau des agences que des annonceurs afin de responsabiliser ces derniers à l’importance d’une approche média responsable pour préserver la pérennité des médias d’ici. L’objectif étant de faire bénéficier autant les annonceurs que les consommateurs en plus de préserver une saine économie.

Immédia en bref

Je crois certainement qu’on peut qualifier l’événement 2022 de réussi.. Les acteurs importants de l’industrie et les sujets de l’heure ont été traités. Les pistes de réflexion pour un avenir encore plus prometteur de la publicité ont été lancées et je peux dire que j’en sors la tête pleine d'idées.

On se dit à l’an prochain!

Par Emmanuelle Ruscio

Directrice de la stratégie